Dr Jérémie BARRAUD, cardiologue au CHIAP, suit un Diplôme Universitaire d’IA et Santé à Nice. Pourquoi parle-ton autant de l’IA ? Quelle est sa valeur ajoutée ?
» Les algorithmes informatiques apportent une aide à tous les champs d’activité de notre vie, sans que nous en ayons forcément conscience : l’utilisation d’un GPS, une recherche sur Internet, utilisent des algorithmes. Cela s’applique bien sûr à des technologies plus récentes et complexes comme les assistants vocaux, la reconnaissance faciale ou les prédictions météo !
Depuis les années 1950 et les travaux d’Alan Turing, l’homme a eu pour ambition de donner à la machine une « intelligence humaine », c’est ce qu’on a appelé l’intelligence artificielle.
L’évolution de la puissance de calcul des machines et un tournant dans la méthode de construction des algorithmes autour des années 1990 ont permis des avancées considérables dans le domaine, leur permettant « d’apprendre » des disciplines et de prendre des décisions de façon autonome, conduisant en 1997 à la retentissante défaite de Garry Kasparov, champion du monde d’échec, contre l’ordinateur Deep Blue. Il est aujourd’hui banal de jouer aux échecs sur un ordinateur (et de perdre !), mais cela n’a pas toujours été le cas.
Depuis les années 2000, l’incroyable quantité de données échangées sur le web est récupérée à des fins mercantiles par les géants du web, sous la dénomination de « big data », permettant la création d’algorithmes se comportant comme de véritables neurones, qui vont apprendre de nos comportements, en vue de nous proposer des publicités ciblées.
Mais l’intelligence artificielle peut également avoir des applications scientifiques, et la médecine s’en empare depuis quelques années. Quelques exemples :
– de puissants algorithmes statistiques permettent désormais d’analyser un très grand nombre de données dans des études cliniques ;
Malgré certaines craintes et certains fantasmes nourris par la science-fiction, l’avènement de robots intelligents doués d’une conscience qui domineraient le monde n’est pas arrivée. De même, si les performances de ces logiciels sont impressionnantes en terme de précision et de rapidité d’exécution, elles sont toujours meilleures associées à un œil humain; de plus elles ne remplaceront pas la prise en charge globale de la médecine (on soigne un malade, pas une maladie!), le « care » contre le « cure ». En revanche, elles seront d’une formidable aide pour exécuter des tâches fastidieuses, chronophages et répétitives.
Une nouvelle révolution est en marche, à nous de nous emparer de ces outils pour répondre au mieux à nos besoins et ne pas se laisser dépasser par un monde en ébullition ! »